les adolescents et les jeunes adultes et l'aïkido

Pourquoi l’aïkido est boudé par les jeunes ?

Le constat est irréfutable, les jeunes boudent notre pratique. L’aïkido, avec ses mouvements fluides perçus comme une chorégraphie ne correspond pas à l’attente des adolescents qui veulent apprendre à se défendre. Et sa philosophie non violente est peu attrayante pour les 15-25 ans habitués aux sports de combat comme le MMA ou la boxe. Enfin, peu médiatisé, il reste invisible dans le monde des arts martiaux japonais dominé de très loin par le judo.

Pourtant, les avantages de l’aïkido sont uniques : un développement harmonieux du corps, une meilleure gestion du stress et une approche différente de la confrontation. Le défi pour les clubs est important : capter l’intérêt des jeunes et leur faire percevoir la richesse de cet art martial sans qu’ils ne décrochent trop vite.

Le club d’aïkido doit comprendre leur état d’esprit pour les attirer

Les adolescents et jeunes adultes recherchent souvent des activités sportives où ils peuvent se défouler et avoir des résultats concrets. Un apprentissage rapide est une clé même si toutes les disciplines demandent un grand engagement de la part du pratiquant à partir d’un certain niveau. L’aïkido, avec son apprentissage progressif et sa mise en avant du contrôle plutôt que de la puissance peut les frustrer. En comprendre l’utilité et en maîtriser les déplacements n’a rien d’immédiat.

De plus, l’influence des réseaux sociaux et des films d’action crée des attentes biaisées au sujet des arts martiaux. L’efficacité se mesure à l’impact visuel plutôt qu’à la maîtrise de soi. A une époque où le temps passé quotidiennement sur ces plateformes est majeur, à n’en pas douter, les arts martiaux ressemblent plus à ce qu’ils visionnent qu’à la proposition des clubs d’aïkido.

Des cours où l’intégrité physique de l’attaquant et du défenseur sont garantis

Contrairement aux sports de combat où l’entraînement implique des contacts durs et parfois douloureux, l’apprentissage de l’aïkido est moins violent.

Beaucoup de lycéens ou d’étudiants hésitent à pratiquer un art martial par peur de se faire mal ou d’être mis en difficulté physiquement. L’aïkido apporte une alternative : il permet de travailler la gestion d’un affrontement sans brutalité, en apprenant à esquiver, à contrôler et à neutraliser un adversaire sans le blesser grâce à son placement. Un public jeune qui souhaite apprendre à se défendre sans passer par des combats éprouvants ni des contacts rugueux peut préserver son physique.

Un enseignement adapté pour capter leur attention

Pour éviter qu’ils ne se lassent, il est essentiel de rendre les cours plus dynamiques, ce que ne perd pas de vue Jean-Fabrice Viola dans son enseignement. Donner des objectifs clairs, comme la maîtrise de certaines chutes ou projections en quelques semaines, permet de valoriser leur progression et de maintenir leur motivation. L’alternance entre techniques à mains nues, travail aux armes (bokken, jo) rend les cours du club plus variés et engageants. Le passage du premier niveau, le 5ème kyu, dès la fin du premier trimestre d’entraînement signifie qu’ils sont devenus des aïkidokas.

L’épineuse question de l’efficacité face à une agression

Les jeunes d’aujourd’hui sont exposés à une multitude de contenus sur les arts martiaux via YouTube, TikTok ou Instagram. Beaucoup se font une fausse idée de la réalité d’un affrontement dans la rue, pensant qu’un stage ou quelques cours de certaines activités sportives ou martiales suffisent à se défendre contre n’importe qui en toutes circonstances.

Or, une vraie confrontation est chaotique, imprévisible et ne suit pas de règles. Dans un tel cas, la confrontation et la force sont de l’huile jetée sur le feu. L’aïkido enseigne à éviter ses situations dangereuses, à lire les intentions d’un agresseur et à utiliser des techniques basées sur le mouvement et le placement. Dans une situation réelle, être capable de désamorcer un conflit ou éviter une attaque est souvent bien plus efficace que d’entrer en confrontation directe.

Intégrer la philosophie sans les ennuyer

Parler de la maîtrise de soi, du respect et de la recherche d’harmonie peut sembler abstrait pour un public jeune. En reliant ces concepts à leur quotidien, il est possible d’avoir une première approche : comment éviter un conflit à l’école ou au travail ? Comment réagir face à une provocation sans céder à l’agressivité ?

En leur montrant que l’aïkido est une véritable méthode d’auto-défense et un outil pour mieux gérer leurs émotions, ils y trouveront un intérêt plus personnel. En adéquation avec leurs aspirations.

Le club d’aïkido crée une communauté et un esprit de groupe

L’un des meilleurs moyens de fidéliser les jeunes est de leur donner un sentiment d’appartenance. Favoriser l’entraide entre élèves, organiser des stages et des défis leur permettant de se dépasser tout en s’amusant, ou même utiliser des supports modernes comme des vidéos explicatives en ligne, peut renforcer leur engagement. Plus ils se sentiront impliqués dans une communauté, plus ils auront envie de progresser et de rester investis dans leur pratique de l’aïkido.

Le rôle des gradés (sempaï) est de les accompagner dans leur intégration et de transmettre leur savoir aux étudiants pour qu’ils gagnent rapidement en compétences.

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